Dora Tishmann

Éros, Hippolyte et Marcellus

FotoMasterclass #9

Ce Masterclass fut pour moi une expérience unique, enrichissante. Plus qu’un apprentissage aussi précieux que nécessaire, il m’a aidé à me retrouver en tant qu’artiste. J’ai vraiment senti une renaissance me traverser au fur et à mesure des rencontres.

En dehors de l’apprentissage et de l’exigence acquise, j’ai gagné en confiance pour avancer sur le chemin de la photographie.

L’œil de FLORE qui m’a guidée dans les détails minutieux de chaque image, les corrections d’Adrian et le soutien de Sylvie m’ont donné l’élan et la direction pour aller au bout du projet. Le travail en groupe, les échanges, l’encouragement entre collègues de ce Masterclass étaient une belle expérience. Cela m’a donné un nouveau souffle après des années de création solitaire.

Dora Tishmann

Jusqu’à présent terrain inexploré pour moi, la couleur occupe une place centrale dans ce projet photo, et cette nouvelle appropriation marque un véritable tournant dans mon processus de création. Je redonne vie, grâce à mon objectif et à la couleur.

Mon désir de travailler sur les corps sert de point de départ. Lors de mes visites dans les musées, j’ai recherché les modèles vivants parmi les sculptures exposées dans les galeries. En recadrant les sculptures sans jamais toucher à leur forme, j’ai fait apparaître le modèle. Grâce au nouveau souffle qui leur est donné, les corps figés – corps souffrants, corps timides, corps désirables deviennent sensualités jubilatoires.

Le rose, qui s’est imposé à moi, fait le lien entre tous ces modèles. Couleur du vivant, du charnel, cette nuance m’a permis de réveiller la matière blanche, dure, froide de la pierre, et d’animer ces hommes et ces femmes, comme si un nouveau cycle débutait pour eux.

Dans ce processus de métamorphose, les époques et les matières s’effacent. Imaginaire et réel se confondent. Le sujet sculpté, photographié, puis peint devient intemporel. Ce projet brouille le regard, interroge, interpelle. Ce buste est-il celui d’un corps réel, celui du modèle d’une séance de peinture, celui d’une sculpture antique ou du XIXe, ou tout cela à la fois ? Ce travail m’offre un nouveau terrain d’expérimentation, une vaste zone à explorer où les expressions artistiques s’entremêlent. Photographie, sculpture, peinture se confondent, s’affranchissent et me délivrent.

 

EXTRAIT